Maisons de la Weissenhof-Siedlung, Stuttgart, Allemagne, 1927

Les Maisons de la Weissenhof Siedlung sont deux modèles exceptionnels d’habitat en série pour le plus grand nombre ; elles connaissent un impact planétaire par l’écho international que reçoit la manifestation consacrée au thème du logement.

Bâtiment figurant dans la série inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, 2016

Lors de l'inauguration de la colonie, ces maisons ont été le prétexte à l'énoncé des "cinq points d'une Architecture Moderne". Cet énoncé n'avait aucune prétention sinon d'établir qu'à l'heure actuelle un système architectural cohérent peut éclairer dorénavant le travail de l'architecte. Ces cinq points représentent des libertés énormes par rapport aux sujétions qu'imposait la construction de pierres ou de briques traditionnelle.

A Stuttgart, on a présenté deux types de maisons tout à fait différents. L'un répond à une manière de vivre libérée des sujétions artificielles. Il est la suite des études faites depuis dix ans autour du type dénommé "Citrohan". Standardisation de la toiture, des fenêtres, contraste d'une grande pièce à vivre, avec des petites salles dont les dimensions pourraient être encore diminuées si les règlements municipaux l'autorisaient. Une thèse de l'habitation moderne se présente ici: un vaste volume de salle dans lequel on vit toute la journée, clans le bien être des grandes dimensions et du grand cube d'air, dans l'afflux de la lumière. Dégageant sur cette grande salle, des box attribués à des fonctions de plus courte durée et pour la satisfaction desquelles, les dimensions exigées par les règlements en vigueur sont trop grandes, entraînant ainsi une dépense d'argent inutile, un cube de maison trop grand, par conséquent un gaspillage préjudiciable.

Le second type de maison poursuit la même thèse, mais sous une forme différente. La grande salle est obtenue par l'éclipse de parois volantes qui ne sont employées que de nuit pour faire de la maison une façon de sleeping-car. De jour, la maison est ouverte d'un bout à l'autre, formant une grande salle, de nuit, tout ce qui concerne le couchage, - les lits, les placards utiles - se trouve à disposition, caché dans des blocs localisés à chaque cellule. Un petit corridor latéral de la dimension exacte de celui des wagons de la Cie Internationale des Wagons-Lits, sert de dégagement la nuit seulement. L'étroitesse de ce corridor a scandalisé les innombrables visiteurs de Stuttgart et a provoqué les plus violentes critiques dans la presse. On oubliait parfaitement que sur toute la surface de la terre, des trains lancés à 100 à l'heure sont munis de ces mêmes corridors et que ceux-ci sont parcourus par de véritables foules, chargées de lourdes valises. En dehors de cette salle, rendue commune le jour, les services de domesticité sont rassemblés à l'étage inférieur sous les pilotis. D'autre part, le cabinet de travail où la tranquillité doit pouvoir conduire à la méditation, se trouve à l'étage supérieur, sur le toit-jardin, et ce toit-jardin est un authentique évènement architectural nouveau porteur de charme et de poésie, un magnifique luxe gratuit.

Extrait de Le Corbusier, Oeuvre complète, volume 1, 1910-1929
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Maisons de la Weissenhof-Siedlung, Stuttgart
Photo : Thomas Wolf, Gotha 2005
© FLC/ADAGP
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Photo : Thomas Wolf, Gotha
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Photo : Thomas Wolf, Gotha
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Photo : Thomas Wolf, Gotha
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Photo : Thomas Wolf, Gotha
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Photo : Dr Lossen et Co 1927
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Photo : Dr Lossen et Co 1927
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