Architecte japonais et disciple de Le Corbusier dans les années 1930, Junzo Sakakura (1901-1969) a été le fer de lance du mouvement moderne au Japon. Concepteur du Pavillon du Japon à l’Exposition universelle de Paris de 1937, il obtient à cette occasion le Grand prix d’architecture et devient ainsi le premier architecte japonais reconnu sur la scène internationale. 80 ans après cette consécration, la Maison de la culture du Japon à Paris lui rend hommage avec une exposition permettant de redécouvrir son œuvre et sa carrière, à travers le prisme de ses séjours et ses liens parisiens. Présentée du 26 avril au 08 juillet 2017, Junzo Sakakura: une architecture pour l'homme sera également l’occasion de mesurer le travail des Archives nationales d’architecture moderne du Japon, ainsi que l’histoire des échanges franco-japonais et la contribution des architectes japonais au mouvement moderne.
En 2016, dix-sept sites appartenant à l’œuvre de Le Corbusier et répartis dans sept pays ont été inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco, suscitant une vague d'intérêt pour la diffusion du mouvement moderne dans le monde. Junzo Sakakura fait partie du cercle d’admirateurs et continuateurs de l’œuvre du grand architecte et les cinq années qu’il a passées, de 1931 à 1936, dans son atelier parisien ont été pour lui une étape fondamentale. Il s’y familiarise avec les théories corbuséennes, et aussi avec celles d’autres grands architectes français de l’époque, tels Charlotte Perriand et Pierre Jeanneret. De retour dans son pays natal en 1939, Sakakura ouvre son cabinet d'architecture et est le premier à faire connaître la pensée moderniste, en y insufflant un esprit typiquement japonais. Ses nombreux chefs-d’œuvre - logements individuels, bâtiments publics, meubles et projets d'urbanisme - jettent ainsi pour la première fois des ponts entre la France et le Japon dans le domaine de l'architecture.
Réunissant plans, photographies, vidéos, maquettes et quelques pièces de mobilier, le parcours d’exposition présenté à la Maison de la culture du Japon est organisé en 4 sections :
Les années 30 à Paris
A travers des photographies, correspondances, plans… cette partie retrace les années de Sakakura dans la capitale française, les liens qu’il noua au sein de l’atelier de Le Corbusier et son grand projet pour le Pavillon du Japon à l’Exposition universelle de 1937 ;
Guerre et architecture
Cette partie présente ses réalisations pendant et juste après la seconde guerre mondiale, projets de logements et bâtiments préfabriqués souvent inspirés des théories de Pierre Jeanneret et Jean Prouvé, Institut français de Tokyo…
Le musée à croissance illimitée
Sont ici exposés des plans et maquettes de bâtiments muséaux conçus selon les principes corbuséens d’un musée extensible, par exemple : le Museum of Modern Art à Kamakura dans lequel Sakakura a également intégré des éléments de l’architecture japonaise traditionnelle, et le Musée national d’art occidental à Tokyo, conçu en collaboration avec Le Corbusier.
Œuvres emblématiques du paysage urbain japonais
Pour terminer la visite, un tour d’horizon de ses réalisations majeures dans son pays natal, du Stade d’Osaka à la Gare de Shinjuku.
Cette exposition est rendue possible grâce à l'Agence nationale japonaise des affaires culturelles qui, lors de la création, en novembre 2012, des Archives nationales d'architecture moderne - visant à prévenir la détérioration et la dispersion au Japon et à l'étranger des documents relatifs à l'architecture moderne japonaise - intégra à sa vaste collection l’œuvre de Junzo Sakakura. De novembre 2013 à février 2014, les Archives de Tokyo ont accueilli l'exposition L'architecture pour l'homme - Sakakura Junzo à travers les documents. Cette nouvelle mouture proposée à la Maison de la culture du Japon apporte de nouveaux éléments et met l’accent sur les activités et les liens de l’architecte avec la France.