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Billeterie

Le Modulor

Sans lieu, 1945

  • Le Corbusier, Le Modulor, 1956
    © FLC / ADAGP
Le Corbusier, Le Modulor, 1956
© FLC / ADAGP

Extrait de Le Corbusier et Pierre Jeanneret, Œuvre complète, volume 4, 1938-1946

 

« C’est en 1945 que Le Corbusier a mis au point d’une manière définitive les recherches qu’il a entreprises depuis vingt années sur les proportions, et qui lui avaient valu, il y a une dizaine d’années, le titre de Dr h.c. en philosophie et mathématiques de l’Université de Zurich.

C’est devant la tâche d’aujourd’hui, tâche nationale et universelle, que la conclusion de ces recherches est intervenue : dans le monde entier, on doit construire, fabriquer et préfabriquer. Les produits voyageront de province en province, de pays en pays, de continent en continent. II faut découvrir une mesure commune !

Des mesures sont actuellement en vigueur :

— le pied-pouce chez les Anglo-Saxons (qui a maintenu l’architecture malgré le machinisme dans des normes à l’échelle humaine);

— le mètre, mesure artificielle et arbitraire, dépendant du méridien terrestre, indifférent à la mesure humaine et qui, de ce fait, a introduit une certaine désintégration de l’architecture, dans les pays qui en font usage.

Devant l’immense tâche des fabrications et des préfabrications il s’agissait de découvrir un moyen de normalisation qui, issu de la stature humaine d’une part, expression mathématique de haute signification, fût capable de fournir des combinaisons illimitées exceptionnellement favorables et par-dessus tout harmonisées.

La France avait institué après la défaite, une commission d’études des mesures de préfabrication, l’AFNOR, à laquelle Le Corbusier ne fut pas convié.

Les travaux de cette commission ont abouti au cours des années à une normalisation d’ordre simplement arithmétique (mesure croissante de 2 en 2 ou de 10 en 10 cm), décision qui ne peut être qu’arbitraire, appauvrissante, car rien dans la nature ne donne l’image d’une règle si précaire. La nature au contraire révèle des états mathématiques d’une richesse exceptionnelle dans tous les phénomènes de croissance qui s’offrent à nos observations.

Depuis une année, Le Corbusier réalise avec ce « Modulor » qu’il a trouvé la totalité de ses dessins d’architecture. Ingénieurs et architectes de son atelier en font usage chaque jour avec un profit étonnant.

Questionné sur cette invention par Le Corbusier, très récemment à Princeton, près New York, le professeur Einstein faisait la déclaration suivante : « C’est un langage des proportions qui rend compliqué le mal et simple le bien. » Cette invention est protégée par un brevet. »

  • Le Modulor, sans lieu
    © FLC/ADAGP
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  • Le Modulor, sans lieu
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  • Le Modulor, sans lieu
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