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Résidence Peyrissac, domaine agricole

Cherchell, Algérie, 1942

  • Résidence Peyrissac, domaine agricole, Cherchell
    © FLC/ADAGP
Résidence Peyrissac, domaine agricole, Cherchell
© FLC/ADAGP

INFOS PRATIQUES

Projet non réalisé

Première idée : une enceinte fermée avec « chien méchant », à l’intérieur les constructions déterminent plusieurs jardins clos, irrigués à l’arabe. La vue sur les horizons n’est ouverte que sur deux côtés : au nord, sur la haute mer; à l’ouest sur la baie de Cherchell et la magnifique montagne de Chenoua; ce sont deux cabinets de vue où l’on séjournera selon le soleil ou le vent.

Une grande plantation d’orangers et de tomates sur le plateau, limitée par une falaise tombant sur un bord de mer.

La résidence sera installée au sommet de la falaise pour bénéficier de deux vues : au nord, la haute mer, à l’ouest, le golfe de Cherchell avec la fameuse montagne du Chenoua.

C’était en 1942. A ce moment, il n’y a plus de main-d’œuvre spécialisée, les matériaux sont à peu près introuvables. La construction est donc conçue pour être réalisée, par des maçons indigènes, en pierre prise sur place, formant piliers, ou murs, ou demi-murs.

Toute la combinaison architecturale est basée sur ce principe qui peut conduire à un jeux subtile de pleins et de vides, et semble replacer le problème dans les formes les plus fondamentales de la tradition méditerranéenne. Les planchers seront faits de bois, et les toitures de voûtes en briques creuses, faites par les indigènes également.

La menuiserie sera limitée à une espèce de charpenterie de chevrons assurant le compartimentage des vides. A l’intérieur de ces vides, les dispositifs pourront varier en panneaux pleins ou transparents ou translucides, selon les besoins.

Ce territoire est perdu dans le Sahel à la merci des maraudeurs; par conséquent la résidence est entièrement enfermée, à l’intérieur, d’un mur. Le « chien méchant » fera la police. La disposition des bâtiments et des deux « cabinets de vue » détermine des lieux, jardinets à l’arabe, variés et habitables.

Un réservoir destiné à l’arrosage des plantations de tomates (celles-ci se trouvant au pied de la falaise) sera le prétexte d’une piscine. Ce premier projet est d’une exactitude totale, il s’implante impeccablement sur le terrain.

A cette époque, sous l’occupation, on ne parlait que de folklore, et l’on prétendait copier les constructions anciennes.

Ce projet, qui satisfait aux goûts de l’habitation la plus moderne, s’intègre foncièrement au paysage; il tient à l’ampleur de la falaise, à la solitude des lieux, à la grandeur des horizons. Au régionalisme passif rétrograde il opposait, dans une pauvreté de moyens extrême, les splendeurs possibles de l’architecture.

Extrait de Le Corbusier, Oeuvre complète, volume 4, 1938-1946

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    © FLC/ADAGP
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