Château d'eau
Podensac, France, 1917
La commande
En 1917 Charles-Édouard Jeanneret, jeune architecte suisse, est contacté par François Thévenot, ingénieur des travaux publics bordelais, pour construire un château d’eau destiné à alimenter le parc du domaine de Chavat, à Podensac.
Créé par François Thévenot, le domaine comprend un château conçu par Henri Marmisse en 1916 et un parc dessiné par le paysagiste Charles Bouhana. Le réseau d’eau potable est mis en place par la Société d’Application du Béton Armé (SABA). Charles-Édouard Jeanneret est alors architecte-conseil de la SABA, fondée par son ami d’enfance Max Du Bois.
Le château d’eau de Podensac, construit en 1917 en béton armé, est la première construction en France de Le Corbusier, à cette époque encore Charles-Édouard Jeanneret.
Le projet
Il dessine pour le compte de la SABA un château d’eau en béton armé, dont l’apparence se rapproche de celle d’un phare. La porte d’entrée est surmontée d’un oculus, et elle ouvre sur un escalier hélicoïdal conduisant à une salle de repos sous la cuve du château d’eau. Nommée gloriette, cette salle est percée de huit fenêtres en arcade, offrant ainsi une vue à 365 degrés sur le paysage alentour.
Si une terrasse est construite au sommet de l’ouvrage, au-dessus de la cuve, son escalier d’’accès ne sera jamais achevé : il est remplacé par une simple échelle. La terrasse devait accueillir une lanterne, qui ne sera pas installée.
Le devenir du château d'eau
Treize ans après sa construction, le château d’eau est racheté par le syndicat des eaux de la commune de Podensac. Dans les années 1940, le syndicat désaffecte la cuve de l’ouvrage et en fait construire un nouveau, avec une capacité plus importante, à proximité de celui de Charles-Édouard Jeanneret. Le château d’eau est alors laissé à l’abandon, mais en 1987 une association d’architectes bordelais, le Groupe des Cinq, rachète l’édifice pour un franc symbolique : débute alors un bail emphytéotique de 99 ans.
Depuis, l’association veille à la mise en valeur et à la protection du bâtiment classé monument historique en 2006. Une campagne de restauration, possible grâce à la Mission Bern et à la Fondation du Patrimoine, débute en 2022. Ces travaux permettront au Groupe des Cinq d’exploiter le bâtiment à des fins culturelles et patrimoniales.