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Exposition "Synthèse des arts majeurs"

Porte maillot, Paris, France, 1950

  • Exposition "Synthèse des arts majeurs", Porte maillot, Paris
    © FLC/ADAGP
Exposition "Synthèse des arts majeurs", Porte maillot, Paris
© FLC/ADAGP

INFOS PRATIQUES

Projet non réalisé

Les arts majeurs sont vacants, séparés, isolés; la société est en attente; l’architecture, en cinquante années, a franchi les étapes du renouvellement; une aspiration à la synthèse se manifeste, une aspiration à l’harmonie. Après une première période de courants créatifs magnifiques; l’impressionisme, le cubisme – l’architecture à son tour se dégage; elle voit s’ouvrir le champ immense d’un urbanisme et d’une architecture conjugués. La peinture et la sculpture devront rejoindre un jour. L’architecture est en pleine transformation (dans son programme et dans son esthétique).

Dans le tumulte et la confusion économique et sociale, les arts pressentent déjà une harmonie.La situation des arts plastiques paraissait inextricable: des peintres innombrables, des sculpteurs, chacun de leur côté. Et les architectes indifférents au phénomène plastique et à l’esprit d’époque ou ne trouvant pas le moyen d’établir le contact utile. L’idée est donc venue de créer des « Chantiers de Synthèse » ayant pour objet de mettre les peintres et les sculpteurs à pied d’œuvre devant des tâches de nature architecturale et cela dans des conditions architecturales. II ne s’agissait pas de réaliser des commandes, mais d’orienter les peintres et les sculpteurs qui en sentent la vocation vers les choses de l’architecture.L’appel en faveur d’une « Synthèse des Arts Majeurs » fut fait par le Corbusier, à la Libération, dans le journal « Volonté » en 1944 déjà. Puis le thème fut repris par les CIAM en 1947 au Congrès de Bridgewater, provoquant la création d’une section CIAM de Synthèse des Arts Plastiques. Enfin, à partir de 1948, à Paris un rassemblement se fit, cherchant à porter dans la pratique et la réalité ce désir d’intervention des arts plastiques dans l’architecture. La tâche assumée par Le Corbusier dans cette affaire fut de créer à la Porte Maillot (terrain prêté provisoirement par la ville de Paris) des « conditions architecturales » rassemblant une quantité de possibilités d’intervention de la sculpture et de la peinture et offertes à un certain nombre d’artistes appelés par l’association créée dans ce but. Cette « Association Internationale des Arts Plastiques », placée sous la présidence de personnalités de premier ordre, rassemblait en comités ou en sections de travail les artistes les plus caractéristiques de notre époque habitant à Paris et citoyens de toutes nations.

Le terrain de la Porte Maillot semblait prédestiné pour accueillir cette initiative. Celle-ci englobait en effet diverses autres possibilités, réalisables dans le futur. Derrière le projet uniquement consacré aux arts plastiques apparaissaient trois autres entreprises capables d’ajouter à l’éclat de Paris. Le « projet A » (Synthèse des Arts Majeurs à la Porte Maillot) tenta, dans des circonstances économiques pénibles, d’assurer les lieux et locaux nécessaires par des constructions légères en charpente de bois standardisée et économique. Sous ces charpentes, formant une suite de parapluies et de parasols, capables d’abriter des œuvres d’importance diverses, une circulation s’établissait, un circuit, organisant toute une suite de sensations coordonnées et permettant à un premier groupe d’artistes choisis pour la première exposition de se manifester devant le public.Le « projet B » est une amélioration considérable du « projet A »: concentration des lieux sous une construction métallique permanente permettant de réaliser des expositions interchangeables, renouvelables à volonté, démontables et susceptibles d’être expédiées dans d’autres pays. Organisation qu’aurait pu présider l’Unesco.

Par l’emploi du Modulor, les panneaux consacrés aux manifestations picturales pouvaient revêtir toutes les formes et dimensions imaginables. Démontés ensuite, ils étaient reconstitués dans d’autres expositions à l’étranger organisées sur des bases semblables.L’abri permanent offert par le « projet B » permettait à des organisations-sœurs de l’étranger de venir exposer à Paris leurs propres inventions. Un circuit pouvait s’établir entre Paris et les continents. Ce type de parasol ou de parapluie métallique pouvait être adopté comme abri type tant à Milan qu’à Berlin, qu’à Londres, New York, etc… Ainsi, de la plaque tournante de Paris, le circuit pouvait-il provoquer une intensification dans la recherche des arts majeurs autour de l’architecture. II était besoin pour cela d’un terrain: Porte Maillot (et ce terrain existe) et d’un parapluie, c’est-à-dire du bâtiment permanent permettant d’abriter les panneaux et les sculptures placés ici dans « des conditions architecturales » infiniment variables.Le projet « Porte Maillot 50 » n’est pas destiné à demeurer sans suite. Ce lieu de Paris est un potentiel urbain manifesté par des espaces (sol, verdure, ciel).

Extrait de Le Corbusier, Oeuvre complète, volume 5, 1946-1952

  • Exposition "Synthèse des arts majeurs", Porte maillot, Paris
    © FLC/ADAGP
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