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Armée du Salut, Asile flottant (Péniche Louise Catherine)

Paris, France, 1929

La commande

À l’origine, ce que l’on nomme à tort péniche est un chaland de béton armé, sans poste de navigation, le Liège, construit en hâte en 1919 afin de convoyer du charbon de Rouen à Paris. De sa réhabilitation à son naufrage, le projet de la Louise-Catherine occupe une place importante dans l’œuvre de Le Corbusier qui lui consacre plusieurs pages dans l’Architecture vivante et dans le second tome de l’Œuvre complète (1929-1934).

Il s’agit du deuxième projet, après le dortoir du Palais du peuple, confié par l’Armée du Salut à Le Corbusier et Pierre Jeanneret. Ce projet sera suivi par un dernier projet, plus ambitieux, celui de la Cité de refuge.

La commande porte sur la réhabilitation d’un chaland de 70 mètres de long et 8 mètres de large, laissé à l’abandon durant de nombreuses années. Il s’agit de reconvertir ce navire construit en béton armé en structure d’accueil pour 150 sans-abris parisiens. Le caractère insolite du projet, mais aussi l’enjeu que représente cet aménagement suscitent l’intérêt de l’architecte.

C’est la mécène Madame Winaretta Singer, Princesse de Polignac, qui co-finance le projet et impose Le Corbusier à qui elle voue une profonde admiration. Madeleine Zilhardt, autre mécène du projet, baptise le navire Louise-Catherine, en hommage à son amie la peintre Louise-Catherine Breslau.

Péniche Louise Catherine © FLC / ADAGP
Péniche Louise Catherine © FLC / ADAGP

Le projet

En plus d’une surélévation, nécessaire pour augmenter la capacité du navire mais aussi pour apporter la ventilation et la lumière naturelle que Le Corbusier convoite, l’aménagement prévu comprend la mise à disposition d’un dortoir équipé de lits superposés, d’un réfectoire, d’une cuisine, de sanitaires ainsi que deux appartements pour le personnel. Est aussi réalisé un toit-terrasse sur le pont, qui devait accueillir des bancs ainsi que des jardinières, désigné par Le Corbusier comme « un jardin suspendu sur le dessus de la péniche ».

Au-delà de sa vocation d’accueil hivernal, l’asile flottant, stationné quai du Louvre est déplacé durant l’été pour accueillir des colonies de vacances (Le Pecq ou Charenton-le-Pont), et ce jusqu’en 1940.

À cette date, il sera déplacé Quai des Tuileries, puis quai Saint-Bernard entre 1950 et 1980, pour être finalement amarré Quai d’Austerlitz.

L’intérieur du bateau est structuré par une double rangée de poteaux en béton coulé dans des tuyaux d’Eternit, qui agissent comme des pilotis afin de soutenir le pont. Le travail de Le Corbusier se veut résolument moderniste et il a à cœur d’appliquer ses cinq points de l’architecture moderne. L’espace est divisé en trois parties principales ; à l’arrière un dortoir de 64 lits, similaire à celui situé sur la partie avant, la partie centrale accueillant quant à elle 21 lits, le réfectoire et les locaux techniques. Les espaces dévolus au personnel sont situés sur les deux extrémités du navire.

Péniche Louise Catherine © FLC / ADAGP

Le devenir de la péniche

L’Asile Flottant a servi jusqu’au début du XXI siècle. Pourtant, malgré les aménagements effectués au fil de son exploitation, le bâtiment a fini par ne plus correspondre aux normes d’accueil. Après une dernière tentative infructueuse pour le reconvertir en logement pour femmes sans abri, il est mis en vente par l’Armée du Salut en 2003 et racheté en 2006. Classé Monument historique au titre des objets en décembre 2008, le navire coule le 10 février 2018. Racheté en août 2020, il est sorti de l’eau en octobre 2020. Depuis cette date, des études sont en cours ainsi que des travaux de réparation en vue de sa restauration.

  • Armée du Salut, Asile flottant (Péniche Louise Catherine), Paris
    © FLC/ADAGP
  • Armée du Salut, Asile flottant (Péniche Louise Catherine), Paris
    © FLC/ADAGP
  • Armée du Salut, Asile flottant (Péniche Louise Catherine), Paris
    © FLC/ADAGP
  • Armée du Salut, Asile flottant (Péniche Louise Catherine), Paris
    © FLC/ADAGP
  • Armée du Salut, Asile flottant (Péniche Louise Catherine), Paris
    © FLC/ADAGP
  • Armée du Salut, Asile flottant (Péniche Louise Catherine), Paris
    © FLC/ADAGP
  • Armée du Salut, Asile flottant (Péniche Louise Catherine), Paris
    © FLC/ADAGP
  • Armée du Salut, Asile flottant (Péniche Louise Catherine), Paris
    © FLC/ADAGP
  • Armée du Salut, Asile flottant (Péniche Louise Catherine), Paris
    © FLC/ADAGP
  • Armée du Salut, Asile flottant (Péniche Louise Catherine), Paris
    © FLC/ADAGP
  • Armée du Salut, Asile flottant (Péniche Louise Catherine), Paris
    © FLC/ADAGP
  • Armée du Salut, Asile flottant (Péniche Louise Catherine), Paris
    © FLC/ADAGP
  • Armée du Salut, Asile flottant (Péniche Louise Catherine), Paris
    © FLC/ADAGP
  • Armée du Salut, Asile flottant (Péniche Louise Catherine), Paris
    © FLC/ADAGP