Menu

Centrosoyus

Moscou, Russie, 1928-1935

La commande

Dans les années 1920 en URSS, le Centrosoyus ou Union Centrale des Coopératives de Consommation lance un concours ouvert à tous les architectes. En mai 1928, Le Corbusier reçoit une lettre de Nikolaï Popov, directeur du bureau de Paris du Centrosoyus, l’invitant à participer au concours.

Les candidats reçoivent un cahier des charges les incitant à réaliser une « entrée principale du bâtiment, étudiée dans un esprit monumental », s’ouvrant sur la Mjasnickaja, « une des artères commerciales les plus vivantes de Moscou ». La structure des « murs porteurs et des planchers » doit être en béton armé, mais « le caractère et le matériau des façades sont à la discrétion des concurrents ». Enfin, le « rez-de-chaussée peut être surélevé par rapport au niveau du trottoir, de façon à créer un soubassement ».  

Les locaux doivent pouvoir accueillir 2 500 employés en 1929 et offrir des services collectifs de restauration, des salles de réunion et de spectacle, une bibliothèque et un club de culture physique. Le bâtiment se décline en quatre parties : un groupe A avec les locaux de la direction, de la comptabilité et des instances de planification de prévision du Centrosoyus ; un groupe B pour les différentes activités du commerce ; un groupe C avec les locaux du club, du restaurant, de la bibliothèque et du dispensaire et enfin, un groupe D avec les ateliers, les garages, les logements et autres services.

Le projet de Le Corbusier et Pierre Jeanneret est recommandé à la direction du Centrosoyus. Mais ce n’est qu’après une pétition initiée par d’autres architectes, que leur projet est définitivement choisi.

Centrosoyus © FLC / ADAGP / Brigitte Bouvier
Centrosoyus © FLC / ADAGP / Brigitte Bouvier

Le projet

Le Corbusier et Pierre Jeanneret vont proposer trois versions du bâtiment. En 1929, tous les plans d’exécution sont remis à Moscou et les travaux commencent. Le bâtiment se compose de trois parallélépipèdes sur  pilotis, qui encadrent l’espace du club. Le Corbusier a observé les dynamiques de circulation piétonne dans la ville de Moscou et en a déduit que « l’architecture, c’est de la circulation ».

Il décide de déployer une « promenade architecturale » sur six étages, en utilisant des rampes d’amplitude et de courbure variables. Le projet du Centrosoyus se rapproche ainsi d’un autre projet contemporain, la Villa Savoye.

Les façades opaques et revêtues de tuf rouge alternent avec des façades percées de fenêtres en longueur et de grands pans de verre. Cependant, la raréfaction des matériaux dans le contexte du Plan quinquennal, ralentit  la construction. Le Corbusier et Pierre Jeanneret ne sont pas sur place, et l’architecte russe Nikolaï Kollii suit les travaux. Charlotte Perriand se rend à Moscou afin de tenir informé Le Corbusier de leur avancée. Elle l’avertit d’un problème concernant le respect de la polychromie conçue à Paris.

Autre problème : la réalisation du système de « respiration exacte » avec des « murs neutralisants » voulu par le Corbusier. Ce projet d’anticipation de l’air conditionné est refusé par les russes qui ne possédaient pas les techniques nécessaires à sa réalisation.

Le Corbusier va donc utiliser comme matériau de remplissage un tuf rouge du Caucase qui permet de faire les échanges entre température extérieure et température intérieure.

C’est plus tard, quand il construit la Cité Refuge de l’Armée du Salut, que Le Corbusier appliquera pour la première fois  le « système de respiration exacte » dans des bâtiments hermétiques.

Malgré le retard des travaux, le Centrosoyus est mis en service en 1934 pour la partie bureaux, et le club achevé en 1935.   

Centrosoyus © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
Centrosoyus © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier

Le devenir du Centrosoyus

Le Centrosoyus est le plus grand bâtiment édifié par Le Corbusier avant l’Unité d’habitation de Marseille, et sans doute l’un des plus complexes de son œuvre. Il est protégé par l’État Russe depuis 2008 et a fait l’objet de diverses restaurations et reconstructions au fil du temps. Dans les années 1960, une restauration respectant le projet d’origine a lieu. Cependant, le bâtiment se voit modifié en 2012 lors d’une reconstruction. Si les espaces de circulation et les rampes sont rendues à leur volume d’origine, d’épais cadres en aluminium sont ajoutés à la salle du club et aux pans de verre des façades et certains pilotis sont bouchés ou transformés en colonnes cannelées.

  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP
  • Centrosoyus, Moscou
    © FLC/ADAGP