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Billeterie

Maisons La Roche et Jeanneret

Paris, France, 1923 - 1925

« Ces deux maisons accouplées en un seul massif, réalisent deux problèmes très différents : l'une des maisons abrite une famille avec enfants et comporte quantité de petites pièces et tous les services utiles au mécanisme d'une famille. L'autre maison est destinée à un célibataire, propriétaire d'une collection de peinture moderne et passionné des choses de l'art. Cette seconde maison sera donc un peu comme une promenade architecturale. »
Extrait de Le Corbusier, Œuvre complète, volume 1, 1910-1929
Maison La Roche, intérieur © FLC / ADAGP /
Maison Jeanneret, façade © FLC / ADAGP /

La commande

Il s’agit de deux maisons mitoyennes construites dans une impasse privée du XVIème arrondissement et conçues comme un seul ensemble architectural avec deux programmes très différents. La Maison Jeanneret est réalisée pour une famille, Albert Jeanneret, frère musicien de Le Corbusier, son épouse Lotti Raaf et ses deux enfants. La Maison La Roche est conçue pour Raoul La Roche, banquier célibataire, pour exposer sa collection d’œuvres d’art cubistes et puristes, constituée en grande partie par Le Corbusier et le peintre Amédée Ozenfant. En dehors de leurs propres toiles on retrouve celles de Juan Gris, Picasso, Fernand Léger…

Le projet

Cet ensemble fait partie des maisons puristes réalisées dans les années 1920 par Le Corbusier. Les Cinq points pour une architecture nouvelle sont déjà présents, notamment les pilotis qui apparaissent pour la toute première fois. Construit en béton armé avec une maçonnerie de remplissage en parpaing de mâchefer, l’ensemble est recouvert d’un enduit coloré. Cette mise en œuvre a été confirmée lors de la restauration de 2014-2015 qui a permis de retrouver l’enduit « ton pierre » souhaité par Le Corbusier : la Cimentaline, enduit simili-pierre.

Pour les intérieurs de la Maison La Roche, Le Corbusier introduit pour la première fois la « promenade architecturale », la rampe matérialisant l’espace-temps.

Dans la Maison Jeanneret en revanche, se trouve l’application du plan inversé : les espaces partagés sont au deuxième étage (salon et salle à manger) alors que les chambres (de Lotti, d’Albert et des filles) sont au premier étage.

Les nuances de couleurs intérieures, redécouvertes lors de la restauration de 2008-2009, sont un essai précoce de la « polychromie architecturale » développée par Le Corbusier dans toute son œuvre. Elles sont issues de la palette puriste que Le Corbusier utilise alors dans sa peinture avec le peintre Amédée Ozenfant (Après Le Cubisme, 1918).

L’aménagement intérieur, avec mobiliers et luminaires conçus spécifiquement pour ces maisons, est le fruit de la réflexion de Le Corbusier sur « l’équipement de la maison », présenté en 1925 pour le Pavillon de l’Esprit Nouveau, et repris lors du salon d’Automne de 1929. On trouve ici un mobilier en série (comme les fauteuils en cuir Maple, les fauteuils Thonet…), associé à du mobilier fixe (bibliothèque/garde-corps, étagères, meubles casiers, aménagement de la cuisine…), et du mobilier mobile créé pour la maison comme les tables juxtaposables et les casiers.

Parmi les luminaires créés, on trouve les simples tiges métalliques avec une ampoule à nu réalisées pour la première fois pour la salle à manger de La Roche.

Maison La Roche © FLC / ADAGP /

Le devenir des Maisons

La Maison La Roche est léguée avant son décès par Raoul La Roche à Le Corbusier pour sa Fondation. La Maison Jeanneret sera rachetée après le décès de Le Corbusier, pour y installer les bureaux de Fondation. La Maison La Roche devient un musée. La première restauration de l’ensemble est réalisée pour l’inauguration de la Fondation Le Corbusier en 1970. C’est à cette époque que les façades sont repeintes en blanc.

Aujourd’hui cet ensemble, comprenant le jardin, est classé en totalité, et fait partie de la série transnationale l’« Œuvre architecturale de Le Corbusier, une contribution exceptionnelle au Mouvement moderne » inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en 2016.

  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Frédéric Betsch
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Frédéric Betsch
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Frédéric Betsch
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Olivier Martin-Gambier
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Frédéric Betsch
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Frédéric Betsch
  • Maison La Roche © FLC / ADAGP / Frédéric Betsch